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A la recherche de la chanson heavy perdue

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Earlamaniel
 
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar Earlamaniel » 27 Oct 2015, 19:04

Si je puis me permettre, je dirais que le hard, c'est du rock sans fioritures avec les manettes tournées à fond (ACDC, par exemple ) alors que le heavy marque sa différence par une ligne de basse puissante sur laquelle viennent se poser des guitares saturées (Iron Maiden par exemple).

Le hard = fin des années 60-années 70
le heavy = fin des années 70- début 80.

J'avais vu passer un reportage (diffusé sur M6, je crois, il y a fort longtemps) qui relatait la naissance du hard-heavy-métal, il y avait Zézé, un membre du groupe Vulcain, "Heavy Métal Story" .... très intéressant ....
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vaijuju
 
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar vaijuju » 27 Oct 2015, 19:33

Il se disait aussi que le Hard Rock tenait ses origines dans le Blues ... donc la différence , c'est le Blues ! :mrgreen:
http://vhfrance.activebb.net/portal.htm
(VAN HALEN) forum sur VH, 1er site francophone

Mon Purple Haze (1987)
http://www.youtube.com/watch?v=qrGlhsJPxJ8

ACDC 1981-Scorpions 1982-David Lee Roth 1988--The Darkness 2003-Steve Vai 2001/07-Deep Purple 2009

Sam Lightning
 
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar Sam Lightning » 28 Oct 2015, 09:18

De mon point de vue, il y a des éléments chez Link Wray (son-disto, attitude, style), chez les Kinks, Beck, les Who (riffs, lourdeur, jeu de scène), chez Hendrix (le son et le jeu de scène). Mais la catégorisation fonctionne mal à cause de l'évolution plutôt continue, jusqu'à ce qu'une chanson et/ou un groupe s'approprie le genre et en occule le cheminement (cfr Led Zep, Black Sabbath, DP, Steppenwolf dans une certaine mesure aussi).
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iangillan
 
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar iangillan » 29 Oct 2015, 09:23

Episode 7 : Où l'auteur, un rien schizophrène, fait part d'un certain étonnement devant le fait que l'auteur (de l'épisode 6) veuille réduire les origines du hard rock à une radicalisation du rock'n'roll et du blues


Toujours dans une logique pragmatique consistant à écouter/constater d'abord pour caractériser ensuite, il nous faut à présent tenir compte d'un 3è ingrédient en présence, parce que celui-ci, bien que moins flagrant, se retrouve largement dans la « soupe primitive » qui donnera naissance au heavy rock sous toutes ses formes. J'hésite fortement à utiliser tel ou tel mot pour le décrire, mais comme il faut bien se lancer, je vais parler de « musique populaire blanche » (par opposition au blues et au rhythm and blues). Musique populaire au sens large : chanson populaire (surtout anglo-saxonne, évidemment), folk, pop etc

Ecoutons tout d'abord , disais-je– et comme on en était resté à Led Zep (pour les racines blues), restons-y -- même année, 1968 :

https://www.youtube.com/watch?v=wO6bRjcyQN8

Observons la transition entre folk et hard !

C'est la reprise d'une folk song enregistrée pour la première fois au tout début des années 60 par Joan Baez (mais comme Joan Baez m'énerve, je refuse de poster le lien, facile à trouver), et faussement crédité de « traditionnel » sur l' album de Baez et sur Led Zeppelin I (« traditional, arranged by Page ») – pas forcément par malice, mais par ignorance (les origines du titre remontent à la fin des années 50, mais elle n'avait pas été enregistrée – entretemps Led Zep a dû verser un joli paquet de livres sterling à l'auteure, mais c'est une autre histoire). Bref, Led Zep « hardrockise » quelque peu une douce mélopée certes contemporaine, mais qui pourrait tout aussi bien dater de 1930 ou 1890....

L'objection qu'on peut faire est évidente : Led Zep est un cas à part, bien connu pour son mélange de hard rock et d'éléments folk (cf. Led Zeppelin III, 1970), un cas classique de mélange de styles.

Mais je n'y crois pas. A mon avis, c'est l'inverse : Led Zep a juste développé fortement un des éléments de la soupe originelle : rappelons-nous qu'on a commencé par les Kinks – et leur « power pop », pop étant au départ comme chacun sait une abréviation de « popular » (et finalement un synonyme (sémantiquement parlant) de « folk » (c'est juste le mot germanique volk=gens, peuple) ; bref, s'il y avait pas mal de « folk » et de « pop » et de « musiques traditionnelles » dans le hard rock , serait-ce si surprenant ? Tous ces petits blancs qui empoignent leur Fender ou leur Gibson pour radicaliser John Lee Hooker et Chuck Berry auraient-ils subitement oublié les disques dans lesquels ils ont baigné pendant leur enfance ? Pourquoi ne pas appliquer la même recette (amplis sur 11) à d'autres genres musicaux que le blues et et le rock'n'roll ?Et pourquoi diable un Ritchie Blackmore a-t-il l'idée saugrenue de baptiser son nouveau groupe de la chanson préférée de sa grand-mère, « Deep Purple » , plutôt que « Jailhouse Rock »? OK, c'est superficiel -- mais inversons le raisonnement: faudra-t-il bannir du genre "hard rock" toutes les chansons qui se basent sur de la "musique populaire traditionnelle/pop", sous prétexte qu'elles ne répondent pas au cahier des charges ? L'équation hard rock=blues rock joué à fond est certainement vraie pour un bon paquet de titres, mais un peu trop restrictive dans la réalité !

Pour en revenir aux travaux pratiques, je choisis délibérément trois monstres sacrés du hard/heavy rock :

The Who – Pinball Wizard (1969) : cette mélodie, ce n'est ni du blues, ni du rockabilly. C'est de la pop, c'est-à-dire une version réactualisée de la musique traditionnelle des siècles précédents.

https://www.youtube.com/watch?v=aOUqRZkR8dE

Deep Purple – Pictures of Home (1972) – pareil.

https://www.youtube.com/watch?v=Y4UjWtLyYBY

Black Sabbath – The Wizard (1970) – eh oui, même Black Sabbath !

https://www.youtube.com/watch?v=hMMfTYAJ3s8

(pas tant l'harmonica que la mélodie à partir de 1.10 environ)

Si vous enlevez les guitares saturées et toute cette violence gratuite, ne voyez-vous pas des prairies humides avec des herbes hautes caressées par le vent du matin, des chevaux, un berger qui s'accompagne au violon tout en caressant un agneau (Jimi Hendrix jouait bien avec les dents, alors ce doit être possible) ?

Image

Et maintenant, songeons à la postérité que cela a pu avoir (pour vérifier que ce n'est pas qu'un phénomène transitoire, mais bien un ingrédient constitutif du genre);

fredonnons tranquillement, sans beugler et en débranchant les guitares, « Run to the Hills » de Maiden (lien inutile, je pense) – moi, j'entends davantage une chanson anglo-saxonne du 19è qu'un blues.

Tiens, la preuve, me voici dans ma salle de bains en train de faire le test :mrgreen:
https://www.youtube.com/watch?v=dS7pCH_wh7c

(NB incidemment: j'ai cherché une illustration dans le genre folk, ce n'est pas la version folk qui m'a donné l'idée !)



Même chose avec « You got another thing coming » de Priest – notamment le passage « If you think I'll sit around as the world goes by » (vers 0.50), voire le refrain:

https://www.youtube.com/watch?v=dTReZ0Ve1Fw

Et je pense qu'on pourrait même faire le test sur The Furor d'AC/DC !

Bref, nous avons identifié, me semble-t-il, un 3è ingrédient de la soupe originelle dont émerge le hard.

Mais …. tiens tiens, Led Zep, The Kinks, The Who ... mais aussi Black Sabbath, Maiden … voire Judas Priest … Comme c'est bizarre … N'aurions-nous pas là un substrat commun à nos deux genres cousins, hard et metal ?


(à suivre)
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Messagepar Skah » 31 Oct 2015, 19:43

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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar iangillan » 01 Nov 2015, 10:16

Episode 8: Le metal s'inspire du classique – encore plus dans l'esprit que dans la lettre – et l'ancêtre du metal est (peut-être) …


Il y a donc un terreau commun entre hard et metal, mais le metal s'écarte du blues/rock (sans l'éliminer, il n'y a pas de pureté à 100%), et diversifie ses influences : il va aller piocher à droite, à gauche, et notamment … du côté du classique. Skah, un énorme sourire a barré mon visage en te lisant ce matin juste avant de poster le présent épisode – si c'est pas une coïncidence ! En tout cas nous sommes d'accord concernant l'apport décisif du classique!

Car ne serait-ce pas ça, la première chanson heavy metal  :

https://www.youtube.com/watch?v=q6HUVYQ63GY (allez directement à 1.00 si vous voulez)

Gustav Holst, 1915, est donc le premier musicien métalleux de l'histoire … Ou alors Wagner (la chevauchée des Walkyries) ? Voire peut-être déjà Beethoven, avec sa 5è symphonie (da-da-da-daaammm!)

https://www.youtube.com/watch?v=yh4jhWcr5Rs (ce jour-là, Ludwig avait emprunté la guitare de son cousin, je suppose)

Non, bien sûr ! … Mais : TofVW ne soulignait-il pas que de nos jours, Beethoven aurait fait du metal ? Mon voisin de chambre, fan de classique, ne détestait-il pas AC/DC, mais ne poussait-il pas systématiquement la porte quand il m'arrivait de mettre du Metallica (qu'on me pardonne, j'étais jeune^^)?

Le classique a doublement influencé le metal, et ce dès les années de genèse :

1)Influence directe : impossible à cet égard de ne pas citer d'emblée Deep Purple et les expérimentations de Jon Lord (Concerto for group and orchestra, Gemini Suite, morceau « April » sur le 3è album éponyme de Deep Purple (1969 – on est encore dans la soupe originelle). Mais aussi tout simplement dans le jeu de guitare – on pense surtout au style des solistes, qui intègrent une forte dose de classique (par exemple le regretté Randy Rhoads vers 1980, mais avant lui Ritchie Blackmore dès les années 60-70, par exemple sur le solo de Highway Star, comme l'a rappelé Skah, lien à l'appui)

Alors, un des premiers morceaux du genre n'est-il pas le Beck's Bolero, comme l'a fort justement souligné Powerage (le lien est en bas de la page 1, mais je suis obligé de le reposter, car c'est une candidate sérieuse au titre) ? :

https://www.youtube.com/watch?v=nmO0OZC6Ifk -- enregistrée en 1966 ! Notez l'évolution du titre vers 1.40

OK, c'est un « reprise » de Ravel, mais très libre, et elle montre bien que l'idée est présente dans la soupe originelle des années 60, et ce dès le début – ne demandant qu'à être développée par la suite ! Et OK, je ne dis pas que tel ou tel guitarise « hard » ne va pas s'aventurer pour quelques secondes dans le genre classique, sous forme de clin d'oeil (Angus sur Let there be rock, c'est un peu comme d'appeler une de ses chansons « Roll over Beethoven », une sorte d'emprunt-gag) – mais il n'en fera jamais un système, une influence directe, contrairement aux guitaristes metal ou précurseurs du metal qui vont jouer de leur guitare comme Paganini jouait du violon, en s'ouvrant bien sûr à tous les apports de la musique moderne.

2)Mais il y a (beaucoup) plus décisif : l'influence indirecte.

Je suppute que le metal emprunte surtout au classique une forme de dynamique, de contraste, de théâtralité limite « opéra » – et à ce titre, c'est moins Bach (Jon Lord, Ritchie Blackmore) qu'il faut citer que le classique romantique et post-romantique, les Beethoven, Wagner, Holst et Carl Orff (Carmina Burana, qui ouvrait les shows d'Ozzy!)

Le metal, comme le classique post-romantique, c'est souvent « bombastique » (comme disent nos amis allemands pour « emphatique », « lyrique », « massif », « grandiose et prétentieux ») ! Le heavy metal ne se nourrit-il pas, visuellement et musicalement, de ce côté lyrique, épique, voire grandiloquent (j'allais dire wagnérien)? Une musique qui a du « souffle », ambitieuse, des chanteurs qui ont du coffre (Dio) et sont même parfois « opératiques » (Bruce Dickinson) – loin de Robert Plant, Bon Scott ou Axl Rose, qui sont des bluesmen radicalisés, en un mot des hardrockers (cf épisode 6), et une musique où le blues/rock est absent ou ne joue plus qu'un rôle secondaire (encore une fois, il n'y a jamais de pureté à 100%) …

(à suivre, pour un ultime épisode)
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar iangillan » 07 Nov 2015, 08:41

Episode final (mais qui ne prétend certainement pas clore le débat – et un appel à l'aide en guise de conclusion ...):
Les tout premiers pas du metal vagissant, pataugeant dans la soupe primitive du hard rock ...

… mais comme c'est un sale gosse, il refuse de faire ses devoirs, c'est-à-dire de jouer du rock'n'roll en cassant sa guitare, comme tout le monde, et se la joue « épique » et « dark » (il va mal finir, ce gamin-là, moi je vous le dis).

Qu'est-ce qui, hormis le « Bolero » de Beck, avec son côté classique (épisode précédent), est « metal » dans la soupe primitive (par opposition à ce qui est hard) ? Ou du moins préfigure plus ou moins le metal ? Quels morceaux tournent le dos au style blues/rock/pop, explorent d'autres pistes (classique, modes alternatifs, murs de guitares, chant « lyrique », ambiances lourdes ou épiques …) ? Et quand est-ce que ça se cristallise vraiment ?

Si les exemples de radicalisation blues/rock sont légion aux débuts du hard, il faut chercher un peu plus loin pour trouver du metal dans la soupe originelle – en fait, on ne trouve pas de metal à l'état pur, mais plutôt des bouts d' «esprit metal »

Par exemple ce fabuleux morceau des Cream (Messieurs Clapton, Bruce et Baker, nous sommes bien d'accord, ont fait plein de choses absolument pas metal) – nous sommes en 1967 :

https://www.youtube.com/watch?v=u8hLc_nqx8g

(petit ajout: en live c'est encore plus net, et en plus il y a de jolies images vintage ... mais un son discutable https://www.youtube.com/watch?v=-BGlFsf9DM8 -- observons au passage le style de batterie de Ginger Baker sur la fin -- on croirait un percussionniste de classique dans le final d'une symphonie)

Je ne veux pas trop m'avancer, mais franchement, pour moi , il y a là du protometal – vraiment pas beaucoup de blues, un riff descendant en mode mineur (il me semble), qui utilise des demi-tons (comme tant de morceaux à venir du genre), une ambition certaine, un côté « sérieux » et lyrique, voire épique, des contrastes créant une dynamique … Certes ce n'est pas encore Rime of the Ancient Mariner ou Powerslave, mais on en est infiniment plus proche que chez les Stones, les Stooges ou Steppenwolf … On pourrait aussi citer « White Room » des mêmes Cream, assez similaire.

Autre exemple, chez un groupe absolument pas heavy metal – à savoir les Beatles – c'est juste un fragment, un moment, mais pour moi il est dans l'esprit metal – d'ailleurs je suis absolument fou de cette chanson géniale du grand John Lennon, surtout ces arpèges de plus en plus heavy -- les plus impatiens (ont tort, comme toujours, mais) peuvent aller à 4.10 ou 4.30 environ

https://www.youtube.com/watch?v=TZp_-7YUn-s – 1969 – Ok, je pousse un peu … mais pas tant que ça ! Certes, les amplis sont sur 8 et pas sur 11 ... mais il existe des reprises metal qui mettent en exergue tout le potentiel heavy du titre (je vous laisse chercher, ça se trouve facilement).

Plus net, il y a sans doute des éléments « prémetal » chez Deep Purple (Hard Loving Man, qui fait penser aux « cavalcades » à la Maiden, ou encore Flight of the Rat sur In Rock, en 1970) – trente secondes d'écoute de chaque titre suffisent pour s'en rendre compte (si vous êtes impatients):

https://www.youtube.com/watch?v=93pE3npDRRs
https://www.youtube.com/watch?v=XxNYOcNnmGI

C'est assez différent de Speed King (qui est juste un rock radicalisé) !

Par contre, ce qui est certain, c'est qu'il faudra attendre la fin de la période d'incubation du hard/heavy pour voir jouée à fond et de manière systématique cette carte sinon opposée, du moins alternative à la « simple » radicalisation blues/rock – avec des murs de guitares mélodramatiques, ces riffs sans « respiration » qui pèsent une tonne, dépourvus de tout swing rock'n'roll – et ce sera, sans surprise ... Black Sabbath (cf. épisode 1) – l'album éponyme servant de transition entre hard-blues et heavy metal (cf verticale du Sab dans le thread Black Sabbath), avec une cristallisation de plus en plus nette à partir du 2è album.
Je donne juste le titre suivant comme exemple (parmi d'autres) de heavy metal déjà bien formé (avec, en prime, des similitudes troublantes avec les premiers albums de Maiden à partir de 3.50) :

https://www.youtube.com/watch?v=-B8A1To_-8Y – nous sommes en 1972 !

Voilà, ce ne sont que des esquisses ! Si quelqu'un trouve d'autres exemples dans les années soixante, je suis preneur !

(pas de "à suivre", c'est fini (ouf ...)-- mais j'essayerai de proposer un bref résumé-bilan vu que ce qui devait être un post est devenu un roman-fleuve -- je vous prie de m'en excuser)
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar Garbage Man » 07 Nov 2015, 11:15

Excellente débat. Comme toujours tu avances des débuts de pistes intéressants.
J'aimerai revenir sur le boléro. On attribue toujours cette redécouverte de ce fameux rythme à Jeff Beck alors qu'il me semble qu'il a été utilisé par beaucoup de monde quasi simultanément et de manière plus ou moins spontanée. Je pense notamment au fameux White Rabbit de Jefferson Airplane, contemporain du Beck's Bolero de Jeff Beck.



Dans les années 60 on rangeait moins la musique dans des cases comme on le fera dans les décennies qui suivront. Il y avait un sentiment de liberté totale et un goût pour l'expérimentation qui font de cette décennie à mon sens, la plus riche et intéressante du siècle dernier.
Je pense que le Hard Rock ou/et Heavy Metal sont nés de ces expérimentations. En plus de la volonté d'une partie de la jeunesse d'en découdre avec les modèles archaïques d'antan. Lassé de copier un modèle (là je parle surtout pour le British Blues) ils en sont venus à créer leurs propres modèles.

Un des groupes les plus symptomatiques de ce changement, on l'a beaucoup cité jusqu'à maintenant est Cream. Par exemple cette manière de dépoussiérer le classique du bluesman Robert Johnson: Crossroad Blues. Et d'en faire un titre blues rock qui décoiffe sur le 3ème album du trio: Wheels of Fire.




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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar iangillan » 07 Nov 2015, 13:09

Encore une fois, je suis entièrement d'accord, garbageman. Laissons de côté le second titre qui est un (excellent !) exemple parmi tant d'autres de la façon dont cette génération dorée a brillamment retravaillé le blues et la musique populaire anglo-américaine en général.

Par contre, comme je trouve beaucoup plus difficile de trouver les racines de ce qui deviendra le metal, je suis encore plus intéressé par ton premier exemple, White Rabbit -- figure toi que j'y ai pensé (j'ai aussi pensé à Pink Floyd, le premier album surtout, en 1967): mais je n'ai pas retenu Jefferson Airplane parce que niveau son, on est loin du metal des années 70/80 -- et que donc c'est peut-être pas frappant. Mais je trouve que tu as parfaitement raison, car dans l'esprit, c'est un ancêtre du metal au même titre que le Beck's Bolero !
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Re: A la recherche de la chanson heavy perdue

Messagepar iangillan » 09 Nov 2015, 07:45

Bilan/résumé de cette cogitation pour ceux qui ont la flemme de tout lire (et je les comprends)

- pas de « fiat lux » – il n'y a pas LE premier morceau de hard, ni de metal.

- En revanche, on peut identifier des ancêtres qui marquent des étapes dans le processus de radicalisation progressive du blues et du rockabilly;
Pour le hard, il y a l'ancêtre Link Wray (1958), une sorte de « Lucy » du genre

- L'étape décisive est franchie entre 1964 et 1968, avec, plus ou moins dans l'ordre (car tout ça se chevauche), les Kinks, les Stones, les Who, Hendrix et Steppenwolf – Born to be Wild est la première chanson qui sonne clairement hard rock à mes oreilles, mais c'est subjectif, parce que c'est une question de degré – et plein d'autres groupes de seconde zone qui font à peu près la même chose au même moment (c'est la « soupe originelle »)

-Le genre hard atteint sa maturité vers 1969-70 avec Led Zeppelin II (entre autres Whole Lotta Love, Heartbreaker) et Deep Purple In Rock (Speed King) comme vaisseaux amiraux

- Quant au metal, on peut evtl. dire que le Beck's Bolero (1966) est un précurseur du genre. On croit identifier quelques éléments « metal » chez Cream ou Deep Purple (et d'autres ?), mais c'est poussé beaucoup plus loin chez Black Sabbath, à partir de la chanson éponyme (1970). Le metal est donc plus ou moins consubstantiel au genre hard, il n'y a pas de clivage temporel net (même si le genre spécifiquement metal déboule un tout petit peu plus tard) – les contemporains, d'ailleurs, ne font pas la différence. Comme pour le hard, il y a une cristallisation progressive, dans laquelle Black Sabbath joue un rôle absolument décisif, mais pas exclusif.


Ce qui me frappe, en fin de compte, parce que je ne m'en étais jamais vraiment bien rendu compte, c'est la rapidité extrême du processus de cristallisation du genre hard/heavy– quel chemin parcouru entre le milieu des années 60 et le début des années 70 ! Et quelle diversité dans le bouillonnement créatif de la soupe originelle ! Un véritable Big Bang !
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