Première fois que je me rendais au Hellfest, donc aucune référence aux années précédentes, mais j'ai été ravi de ne pas m'être bouffé 900 bornes pour rien!
Chapeau bas à l'organisation et aux bénévoles, la mécanique est bien huilée : pas de retard dans les horaires (même pour Guns'N Roses, il paraît

), des queues qui vont assez vite, un staff sympa et réactif, la déco/scénographie "métallique" et le coin "chill-out" très appréciables. Le tout dans une ambiance bon enfant. Certains festoches de musiques plus "classiques" devraient en prendre de la graine.
Bon, trêve de babillage, parlons de musique.
J'arrive pile pour l'ouverture, on a pensé à arriver la veille et venir visiter le site, prendre les passes et les (hélas pas assez nombreux) indispensables jetons "boisson". Là, incompréhension : devant la porte d'entrée principale, on tente de nous en mettre plein les yeux pour l'ouverture des portes avec une pyrotechnie hasardeuse pendant que Céleste, groupe que j'apprécie et voulais revoir, a commencé à jouer sous un chapiteau techniquement vide puisque les portes sont encore fermées! Le temps de faire un tour rapide du site et j'arrive pile pour les derniers accords de leur concert!
Je retrouve quelques potes et là le fest commence enfin pour moi, avec le set de Doomriders groupe de Stoner d'un des membres de Converge (groupe de Hardcore fort cool): excellente surprise!
On enchaîne avec la tente Warzone, qui va très bientôt parfaitement porter son nom, pas forcément pour des raisons musicales... et Extinction of Mankind (seconds couteaux Crust depuis le début des 90's): pourquoi pas, mais rien de révolutionnaire.
Les néerlandais de Vitamin X viendront nous réveiller avec un set qui tabasse, hyper catchy et fun (cornets à confettis et baudruches gonflables de sortie). Puis sur la mainstage les Street Dogs, sympa sans plus.
Un vrai grand moment de Crust avec les suédois de Victims nous électrisera une dernière fois avant un Bronx assez pénible et une catastrophe pour l'éthique punk: Discharge.
Je fais une petite parenthèse pour clamer ma déception et ma rage. Autant lorsque je les avais vu à Montpellier l'an dernier dans une salle de 150 personnes ils avaient fait illusion, autant là, la mascarade n'est plus permise: c'est quoi ce chanteur obèse ridicule avec ses effets cockney sur-accentués dans la voix? Je ne reconnais même pas les morceaux dans la bouillie! Je n'ai pas de nostalgie pour des époques que je n'ai pas connues, mais là, rendez-moi le Discharge de 1980 qui fut à l'origine du son "D-Beat" et influencera les Thrash, Death, Grindcore et Hardcore bourgeonnants. J'ai l'impression d'avoir assisté à du Karaoké punk.
Brujeria et ses mexicains masqués me consolera, ainsi que quelques notes de GBH, groupe dont je suis loin d'être fan, mais qui par contraste avec Discharge qui est de la même époque, a nettement mieux vieilli! Même si le chanteur ressemble à Billy Idol...
Nasum, c'est rapide, c'est violent, y'a un mec de Victims dedans, et c'est leur tournée d'adieu, alors profitons-en!
Lynyrd Skynyrd et Hank 3 l'emporteront contre Cannibal Corpse et Dropkick Murphy's, ce sera le seul moment du fest où je me demanderai si "j'ai bien fait de choisir ces concerts et pas les autres", surtout quand le set plutôt country-punk de Hank finit par un morceau doom interminable dans le noir... Quand à Lynyrd, un bon show à l'américaine, super rôdé et sans surprise, mais qui met de bonne humeur, comme un certain AC/DC...
Je ne verrai pas plus Obituary, hélas coincé entre Megadave (et un son dégueulasse, je jette l'éponge après 2 morceaux) et From Ashes Rise qui me soufflent!
Les gens pour qui le punk-rock se résume à "3 accords joués trop vite par des défoncés" et autres clichés (big up aux fans d'Exploited!

) devraient définitivement y jeter une oreille: concert super carré, les mecs maîtrisent parfaitement leurs compos dans la veine Hardcore Moderne sans temps mort, il ya de la tension et du tabassage de riffs, mais ça ne tombe jamais dans le bas du front, c'est super fin en concert, je ne me serai jamais attendu à ça après avoir écouté en boucle leurs disques!
Les envolées lyriques de King Diamond me font fuir de nouveau vers la Warzone pour conclure en beauté avec Tragedy, grands maîtres du hardcore/crust depuis une dizaine d'années. Là encore je suis abasourdi, les compos prennent toute leur ampleur sur une scène plus grande que celle du mini club où je les avais vus. C'est brut, violent, le chanteur gronde tellement qu'on dirait un homme préhistorique qui va perdre sa mâchoire, mais si on ne peut pas régresser au moins une fois dans l'année, pourquoi aller se rendre sourd à l'autre bout du pays? Ce sera le beau final de ma meilleure journée du festival!
La suite un peu plus tard...