Raque or Bust

Avertissement : Les lignes qui vont suivre risquent de heurter les âmes sensibles, et les faire entonner quelques couplets que je devine d'avance – j'espère seulement que les autres comprendront qu'elles ne remettent pas en cause leurs choix, ni leur amour du groupe, mais expriment simplement une certaine désillusion personnelle et des interrogations qui ne sont pas incompatibles avec l'état de fan, pour autant que cela ne consiste pas à débrancher le cerveau. D'ailleurs, ce qui suit se discute, à tel point que ça fait plusieurs années que je suis en pleine discussion avec moi-même ...
No Bull !
Depuis 1980 et l'âge de dix ans, j'étais marié à AC/DC. Avec des hauts et des bas, comme dans tout mariage, mais sans jamais envisager un seul instant de leur tourner le dos.
Quand tout le monde crachait sur eux et se foutait de mes goûts de merde (il y a bien longtemps), j'étais là pour les défendre bec et ongles:
« Ethique impeccable ! Pas de sellout ! Des concerts du feu de dieu ! No Bull ! »
Alors, j'ai souri jusqu'aux oreilles de voir le groupe revenir en grâce, revenir à la mode … Personne ne l'avait mérité plus qu'eux ! Aisance financière comprise !
D'ailleurs, si AC/DC est revenu en grâce, vers 1990, ce n'est pas un hasard : l'air du temps était au « no bull », justement, et les ex-« bouseux » à T-shirt ont ringardisé les permanentes des années 80 en un clin d'oeil, en même temps qu'Eddie Vedder et Kurt Cobain ringardisaient Brett Michaels et Joe Lynn Turner (encore que ce dernier ait toujours été ringard).
London Calling ?
Mais entretemps, mon sourire béat s'est effacé.
Aujourd'hui, je lis les topics « qui va où », en pleine frénésie de la tournée 2016, et je vous envie – d'avoir envie. J'ai commencé à planifier un petit Londres, et au moment de valider tout ça – j'ai arraché le cable d'alimentation de l'ordi : en fait, j'ai pas envie. Et je ne payerai pas ces prix de merde. Sans moi. Ma place fera un heureux, un petit rouquin angliche (pas trop pauvre) avec des taches de rousseur, plein d'enthousiasme, ou même un forumeur frenchie, qui sait.
J'ai plus envie parce que je n'aime plus ce qu'AC/DC véhicule, ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils sont devenus.
SdF 2015 et RoB : révélateurs de malaise
L'appréciation d'un concert est très subjective et volatile, j'en suis conscient – . En avais-je marre de la grand-messe, de la visibilité médiocre (ou de l'écrasement, choisissez entre les premiers rangs et le renoncement), du son bofbof, lassitude perso de les revoir toujours au même endroit faire la même chose? Je ne sais pas. En tout cas, je ne suis pas du tout rentré dans leur show du mois de mai. OK, ça ne veut rien dire. Ce sont des choses qui arrivent, ça m'est arrivé une fois ou deux avec Deep Purple (ceux qui suivent savent que je suis un grand fan).
Mais c'est justement parce que je ne me suis pas laissé emporter que j'ai eu un regard froid (quoique subjectif, je ne dis pas le contraire) sur ce que je voyais et ce que j'entendais. Brian Johnson chantant mal. Peu de feeling. Son bof, visibilité … acceptable, au fond de la pelor.
En y réfléchissant (j'ai décidé d'être honnête), je n'ai jamais trop aimé écouter à la maison les live d'AC/DC époque Brian, à part une ou deux exceptions, et encore, c'était il y a longtemps. D'abord j'ai mis ça sur le compte du son des boots, puis, à la sortie du Live en 92, j'ai dû me rendre à l'évidence : à froid, sans le contexte du concert, c'est pas vraiment mon truc. Ca tient à deux choses, hier comme aujourd'hui : le chant de Brian Johnson en live (et ça ne s'est pas arrangé, en 2016), et un côté bourrin du groupe dans son ensemble.
Ce qui décoiffe et transporte quand on est dans le bain, avec le visuel et l'ambiance de feu, lasse et agace quand on écoute ça au casque dans son fauteuil. Je n'ai pas du tout cette impression avec la majorité des prestations audio live des années 75-79 (en 79, la tendance au « bourrinage » s'esquisse, mais elle est compensée par une intensité incroyable, et puis Bon Scott … je ne finis pas la phrase, puisqu'il paraît que c'est pas bien de comparer).
Et puis, AC/DC, c'est pas de l'art, c'est de l'énergie érigée en art, et ça ne souffre aucune faiblesse. Et des faiblesses, j'en vois de plus en plus ...
Ca ne m'a pas empêché de prendre des pieds fabuleux en concert tout au long des années 80-90, et pas plus tard qu'en 2009 (1er Bercy et Dublin). Paradoxal, je sais … Je suis plutôt incohérent, je l'avoue. Quand t'as une bonne salle, une super visibilité, un groupe en forme, une excellente acoustique (O2 de Dublin), et que t'es bien luné … les défauts que tu entends au casque dans ton fauteuil, tu t'en tapes. Je chérirai toujours ces moments.
Mais voilà, en 2015, j'étais pas très bien luné, au fond. J'y allais comme on va à la foire, et par habitude, certainement pas dans la perspective d'un grand moment de musique. Rock or Bust était passé par là. Je ne vais pas refaire la review de l'album. Mais là encore, comme pour le concert de 2015, c'est subjectif. Au fond, RoB, et leur prestation de mai, ce n'est pas le vrai problème – ces choses-là, ça arrive …
Back in Business
...mais ça arrive dans un contexte. Ma prise de conscience, lente, insidieuse, a commencé en 2008-2009.
(Parenthèse : Elle s'est complètement cristallisée récemment après la lecture du bouquin de John Densmore sur l'affaire « Doors of the 21st Century » : oui, il y a des gens qui renoncent à des millions et des millions, et même à leur tranquillité, parce qu'ils estiment qu'ils sont déjà très riches et que dans ces conditions, on peut quand même faire un effort au plan de l'éthique artistique et commerciale.)
Pourtant, j'ai plutôt bien aimé Black Ice, avec des bémols… J'ai fait cinq concerts sur la tournée … Oui, mais le Raque'n'Roll Train était en marche. On va distinguer trois catégories de symptômes de cette dérive, du moins grave au plus emmerdant:
1. Les trucs « pas très jojo, mais bon... » :
- Trois pochettes différentes au cas où il y aurait des gens pour acheter les trois – digne de Shakira (et encore, je fais sans doute du tort à Shakira, vu que je n'ai aucune idée si elle fait ce genre de gamineries). Mettons. Un gimmick. AC/DC n'avait jamais été une œuvre philanthropique, mais en respectant totalement ses fans au niveau des sorties ; là , c'est moyen … D'autres sortent deux versions du même album, mais avec un bonus alibi, qui permet de justifier un achat un brin plus onéreux, ici la version « collector » (ou autre terme de novlangue marketing) ne comporte absolument rien d'intéressant. Un petit signe avant-coureur, dirons-nous ...
– « jamais de best of »! Et hop, un « best of » honteux, Iron Man, qui ne dit pas son nom, pour un blockbuster popcorn. « Les gars, c'est le moment de valoriser le marché américain des boutonneux avec une sortie stratégique destinée à amorcer votre futur cœur de cible – euh, de toutes façons, vous avez signé ici, et vous croyiez qu'ils viendraient d'où, tous les jolis millions supplémentaires que vous touchez depuis que vous êtes chez Sony ?». C'est vrai qu'en 86 on avait déjà eu une petite alerte, mais enfin le contexte était différent, ça relançait le groupe au creux de la vague, et puis il y avait quand même Who made Who/DT/Chase the Ace pour (bien) faire passer la pilule best of/Maximum Overdrive, ce navet. Et en 94, Big Gun était au moins une compo originale (et de bonne facture) pour le Schwarzie dont j'ai oublié le nom. Combien de millions de dollars pour vendre votre catalogue pour cet Iron Man, Angus ? 5 ? 10? 15? T'en as besoin ? Vraiment ? OK, on est pas obligé de l'acheter, cette « BO » (rires) – mais ce n'est pas le problème. AC/DC, de groupe populaire, est passé à groupe popcorn, avec tout le merchandising à la con qui va avec (je passe sur les bouteilles de bière ou les cure-dents). Sellout ? Sellout.
2. Vente forcée (ça m'énerve vraiment)
Bien pire !!!, non seulement on se vend au plus offrant, mais on ne respecte absolument plus les fans --- avec le coffret mal foutu, décousu, et absolument hors de prix, dont je tairai le nom parce que c'est une honte pour moi, en tant que fan d'AC/DC. Cette ineptie artistique destinée à racketter les fans en quête de Zirkus Krone voire High Voltage australien (inaccessible chez Wal Mart, comme c'est dommage !) en leur vendant du Circus Angus ! Ca s'apparente à de la vente forcée : tu veux un déo WC, t'es obligé d'acheter la cuvette des chiottes avec.
3. Raque or Bust (là, ça ne passe pas)
- une sortie US exclusivité Wal-Mart (des philanthropes notoires), au détriment notamment des disquaires – beurk ! Archibeurk ! Loi du business ? Non : choix du business. Par contre, niveau choix des fans, on, repassera … Wal-Mart or Bust. For a few dollars more ...
- Et puis, pourquoi faire des concerts quand on peut organiser des foires, avec des places encore plus chères ? « Pour satisfaire la demande ». Bien sûr. On y croit : en 2009, avec un Malcolm vraiment malade, on trouve moyen de panacher tournée indoor et outdoor – je suppose qu'à cette occasion, un comptable a dû présenter les calculs : à quoi bon faire 15000*80 euros quand on peut empocher 75000*89 euros (ou 120 à Londres en 2016), quitte à avoir un son extrêmement discutable et à regarder des écrans, pour 80% du public ? Pourquoi gagner 2 millions de dollars par soir (moyenne du BI Tour selon certaines sources genre « la plus grosse tournée de l'année mesurée en dollars ») quand on peut en gagner le double ? Pourquoi ? L'appât du gain. Point à la ligne. Oh, ce n'est sans doute pas pensé de manière aussi nette et cynique : c'est juste qu'on agit cyniquement, sans s'en rendre compte, en se trouvant des raisons.Humain, trop humain.
Oui, je sais, ils ne sont ni les pires, ni les seuls. Mais ils le font. Et ils ne font presque plus que ça. En 84 ou en 91, tu pouvais aller les voir à Monsters of Rock ou alors aller en salle. Au choix. En 2009, c'était dur dur d'avoir des places, mais tu avais le choix. D'ailleurs, une grande majorité de fans a eu des places, non ? Les stades venaient après et étaient là pour satisfaire la demande du grand public – admettons.
Maintenant, on n'a plus le choix : c'est ça ou rien.
Raque or Bust.
S'ils font encore autre chose (aux US), de loin en loin, c'est qu'on peut pas encore mettre 100 000 personnes dans un champ de maïs en hiver : les vaches à lait (et à cornes clignotantes) resteraient à l'étable. Meuh.
Coda
Bon, mais au final, AC/DC ne fait rien de trèèèèès laid (à part WalMart, ça c'est très moche, petit, mesquin). Ils ne sont pas pires que d'autres : ils suivent les coutumes de l'époque, et comme ce sont des « global players » (à votre santé), ils se comportent comme tels : pas très bien. Et si je suis honnête jusqu'au bout, je ferais avec, en grinçant des dents, toujours prêt à lâchement renier mes idéaux au nom de mon plaisir perso – si la musique suivait, et que j'étais bien luné. Mais comme on a pu le constater, je ne suis plus très bien luné … et la musique ne suit pas. Je sais, ça se discute.

No Bull !
Depuis 1980 et l'âge de dix ans, j'étais marié à AC/DC. Avec des hauts et des bas, comme dans tout mariage, mais sans jamais envisager un seul instant de leur tourner le dos.
Quand tout le monde crachait sur eux et se foutait de mes goûts de merde (il y a bien longtemps), j'étais là pour les défendre bec et ongles:
« Ethique impeccable ! Pas de sellout ! Des concerts du feu de dieu ! No Bull ! »
Alors, j'ai souri jusqu'aux oreilles de voir le groupe revenir en grâce, revenir à la mode … Personne ne l'avait mérité plus qu'eux ! Aisance financière comprise !
D'ailleurs, si AC/DC est revenu en grâce, vers 1990, ce n'est pas un hasard : l'air du temps était au « no bull », justement, et les ex-« bouseux » à T-shirt ont ringardisé les permanentes des années 80 en un clin d'oeil, en même temps qu'Eddie Vedder et Kurt Cobain ringardisaient Brett Michaels et Joe Lynn Turner (encore que ce dernier ait toujours été ringard).
London Calling ?
Mais entretemps, mon sourire béat s'est effacé.
Aujourd'hui, je lis les topics « qui va où », en pleine frénésie de la tournée 2016, et je vous envie – d'avoir envie. J'ai commencé à planifier un petit Londres, et au moment de valider tout ça – j'ai arraché le cable d'alimentation de l'ordi : en fait, j'ai pas envie. Et je ne payerai pas ces prix de merde. Sans moi. Ma place fera un heureux, un petit rouquin angliche (pas trop pauvre) avec des taches de rousseur, plein d'enthousiasme, ou même un forumeur frenchie, qui sait.
J'ai plus envie parce que je n'aime plus ce qu'AC/DC véhicule, ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils sont devenus.
SdF 2015 et RoB : révélateurs de malaise
L'appréciation d'un concert est très subjective et volatile, j'en suis conscient – . En avais-je marre de la grand-messe, de la visibilité médiocre (ou de l'écrasement, choisissez entre les premiers rangs et le renoncement), du son bofbof, lassitude perso de les revoir toujours au même endroit faire la même chose? Je ne sais pas. En tout cas, je ne suis pas du tout rentré dans leur show du mois de mai. OK, ça ne veut rien dire. Ce sont des choses qui arrivent, ça m'est arrivé une fois ou deux avec Deep Purple (ceux qui suivent savent que je suis un grand fan).
Mais c'est justement parce que je ne me suis pas laissé emporter que j'ai eu un regard froid (quoique subjectif, je ne dis pas le contraire) sur ce que je voyais et ce que j'entendais. Brian Johnson chantant mal. Peu de feeling. Son bof, visibilité … acceptable, au fond de la pelor.
En y réfléchissant (j'ai décidé d'être honnête), je n'ai jamais trop aimé écouter à la maison les live d'AC/DC époque Brian, à part une ou deux exceptions, et encore, c'était il y a longtemps. D'abord j'ai mis ça sur le compte du son des boots, puis, à la sortie du Live en 92, j'ai dû me rendre à l'évidence : à froid, sans le contexte du concert, c'est pas vraiment mon truc. Ca tient à deux choses, hier comme aujourd'hui : le chant de Brian Johnson en live (et ça ne s'est pas arrangé, en 2016), et un côté bourrin du groupe dans son ensemble.
Ce qui décoiffe et transporte quand on est dans le bain, avec le visuel et l'ambiance de feu, lasse et agace quand on écoute ça au casque dans son fauteuil. Je n'ai pas du tout cette impression avec la majorité des prestations audio live des années 75-79 (en 79, la tendance au « bourrinage » s'esquisse, mais elle est compensée par une intensité incroyable, et puis Bon Scott … je ne finis pas la phrase, puisqu'il paraît que c'est pas bien de comparer).
Et puis, AC/DC, c'est pas de l'art, c'est de l'énergie érigée en art, et ça ne souffre aucune faiblesse. Et des faiblesses, j'en vois de plus en plus ...
Ca ne m'a pas empêché de prendre des pieds fabuleux en concert tout au long des années 80-90, et pas plus tard qu'en 2009 (1er Bercy et Dublin). Paradoxal, je sais … Je suis plutôt incohérent, je l'avoue. Quand t'as une bonne salle, une super visibilité, un groupe en forme, une excellente acoustique (O2 de Dublin), et que t'es bien luné … les défauts que tu entends au casque dans ton fauteuil, tu t'en tapes. Je chérirai toujours ces moments.
Mais voilà, en 2015, j'étais pas très bien luné, au fond. J'y allais comme on va à la foire, et par habitude, certainement pas dans la perspective d'un grand moment de musique. Rock or Bust était passé par là. Je ne vais pas refaire la review de l'album. Mais là encore, comme pour le concert de 2015, c'est subjectif. Au fond, RoB, et leur prestation de mai, ce n'est pas le vrai problème – ces choses-là, ça arrive …
Back in Business
...mais ça arrive dans un contexte. Ma prise de conscience, lente, insidieuse, a commencé en 2008-2009.
(Parenthèse : Elle s'est complètement cristallisée récemment après la lecture du bouquin de John Densmore sur l'affaire « Doors of the 21st Century » : oui, il y a des gens qui renoncent à des millions et des millions, et même à leur tranquillité, parce qu'ils estiment qu'ils sont déjà très riches et que dans ces conditions, on peut quand même faire un effort au plan de l'éthique artistique et commerciale.)
Pourtant, j'ai plutôt bien aimé Black Ice, avec des bémols… J'ai fait cinq concerts sur la tournée … Oui, mais le Raque'n'Roll Train était en marche. On va distinguer trois catégories de symptômes de cette dérive, du moins grave au plus emmerdant:
1. Les trucs « pas très jojo, mais bon... » :
- Trois pochettes différentes au cas où il y aurait des gens pour acheter les trois – digne de Shakira (et encore, je fais sans doute du tort à Shakira, vu que je n'ai aucune idée si elle fait ce genre de gamineries). Mettons. Un gimmick. AC/DC n'avait jamais été une œuvre philanthropique, mais en respectant totalement ses fans au niveau des sorties ; là , c'est moyen … D'autres sortent deux versions du même album, mais avec un bonus alibi, qui permet de justifier un achat un brin plus onéreux, ici la version « collector » (ou autre terme de novlangue marketing) ne comporte absolument rien d'intéressant. Un petit signe avant-coureur, dirons-nous ...
– « jamais de best of »! Et hop, un « best of » honteux, Iron Man, qui ne dit pas son nom, pour un blockbuster popcorn. « Les gars, c'est le moment de valoriser le marché américain des boutonneux avec une sortie stratégique destinée à amorcer votre futur cœur de cible – euh, de toutes façons, vous avez signé ici, et vous croyiez qu'ils viendraient d'où, tous les jolis millions supplémentaires que vous touchez depuis que vous êtes chez Sony ?». C'est vrai qu'en 86 on avait déjà eu une petite alerte, mais enfin le contexte était différent, ça relançait le groupe au creux de la vague, et puis il y avait quand même Who made Who/DT/Chase the Ace pour (bien) faire passer la pilule best of/Maximum Overdrive, ce navet. Et en 94, Big Gun était au moins une compo originale (et de bonne facture) pour le Schwarzie dont j'ai oublié le nom. Combien de millions de dollars pour vendre votre catalogue pour cet Iron Man, Angus ? 5 ? 10? 15? T'en as besoin ? Vraiment ? OK, on est pas obligé de l'acheter, cette « BO » (rires) – mais ce n'est pas le problème. AC/DC, de groupe populaire, est passé à groupe popcorn, avec tout le merchandising à la con qui va avec (je passe sur les bouteilles de bière ou les cure-dents). Sellout ? Sellout.
2. Vente forcée (ça m'énerve vraiment)
Bien pire !!!, non seulement on se vend au plus offrant, mais on ne respecte absolument plus les fans --- avec le coffret mal foutu, décousu, et absolument hors de prix, dont je tairai le nom parce que c'est une honte pour moi, en tant que fan d'AC/DC. Cette ineptie artistique destinée à racketter les fans en quête de Zirkus Krone voire High Voltage australien (inaccessible chez Wal Mart, comme c'est dommage !) en leur vendant du Circus Angus ! Ca s'apparente à de la vente forcée : tu veux un déo WC, t'es obligé d'acheter la cuvette des chiottes avec.
3. Raque or Bust (là, ça ne passe pas)
- une sortie US exclusivité Wal-Mart (des philanthropes notoires), au détriment notamment des disquaires – beurk ! Archibeurk ! Loi du business ? Non : choix du business. Par contre, niveau choix des fans, on, repassera … Wal-Mart or Bust. For a few dollars more ...
- Et puis, pourquoi faire des concerts quand on peut organiser des foires, avec des places encore plus chères ? « Pour satisfaire la demande ». Bien sûr. On y croit : en 2009, avec un Malcolm vraiment malade, on trouve moyen de panacher tournée indoor et outdoor – je suppose qu'à cette occasion, un comptable a dû présenter les calculs : à quoi bon faire 15000*80 euros quand on peut empocher 75000*89 euros (ou 120 à Londres en 2016), quitte à avoir un son extrêmement discutable et à regarder des écrans, pour 80% du public ? Pourquoi gagner 2 millions de dollars par soir (moyenne du BI Tour selon certaines sources genre « la plus grosse tournée de l'année mesurée en dollars ») quand on peut en gagner le double ? Pourquoi ? L'appât du gain. Point à la ligne. Oh, ce n'est sans doute pas pensé de manière aussi nette et cynique : c'est juste qu'on agit cyniquement, sans s'en rendre compte, en se trouvant des raisons.Humain, trop humain.
Oui, je sais, ils ne sont ni les pires, ni les seuls. Mais ils le font. Et ils ne font presque plus que ça. En 84 ou en 91, tu pouvais aller les voir à Monsters of Rock ou alors aller en salle. Au choix. En 2009, c'était dur dur d'avoir des places, mais tu avais le choix. D'ailleurs, une grande majorité de fans a eu des places, non ? Les stades venaient après et étaient là pour satisfaire la demande du grand public – admettons.
Maintenant, on n'a plus le choix : c'est ça ou rien.
Raque or Bust.
S'ils font encore autre chose (aux US), de loin en loin, c'est qu'on peut pas encore mettre 100 000 personnes dans un champ de maïs en hiver : les vaches à lait (et à cornes clignotantes) resteraient à l'étable. Meuh.
Coda
Bon, mais au final, AC/DC ne fait rien de trèèèèès laid (à part WalMart, ça c'est très moche, petit, mesquin). Ils ne sont pas pires que d'autres : ils suivent les coutumes de l'époque, et comme ce sont des « global players » (à votre santé), ils se comportent comme tels : pas très bien. Et si je suis honnête jusqu'au bout, je ferais avec, en grinçant des dents, toujours prêt à lâchement renier mes idéaux au nom de mon plaisir perso – si la musique suivait, et que j'étais bien luné. Mais comme on a pu le constater, je ne suis plus très bien luné … et la musique ne suit pas. Je sais, ça se discute.