Petites explications de texte entre amis

Qui ne se souvient pas de ses cours de français ? Et ces explications de texte sur Baudelaire, Apollinaire, Verlaine ... Or, si AC/DC ne rime pas forcément avec Mallarmé, ses textes sont au moins aussi intéressants pour les fans de hard que nous sommes. Aujourd'hui, une petite explic à la manière de ... de notre passé de lycéens révolu (le passé) /révolus (les lycéens).
SIN CITY (merci au site pour sa transcription/traduction qui nous a servi de point de départ)
Diamonds and dust
Poor man last, rich man first
Lamborghinis, caviar
Dry martinis, Shangri-la
I got a burning feeling
Deep inside of me
And It's a yearning
But I'm gonna set it free
I'm going in to sin city
I'm gonna win in sin city
Where the lights are bright
Do the town tonight
I'm gonna win in sin city
(I'm gonna/ah let me rule you baby)
Ladders and snakes
Ladders give, snakes take
Rich man, poor man, beggarman, thief
Ain't got a hope in hell, that's my belief
Fingers Freddy, Diamond Jim
They're getting ready, look out I'm coming in
So spin that wheel, cut that pack
And roll those loaded dice
Bring on the dancing girls
And put the champagne on ice
I'm going in to sin city
I'm gonna win in sin city
Where the lights are bright
Do the town tonight
I'm going into sin city
Traduction approximative, avec incertitudes:
S1: Diamants et poussière
L’homme pauvre en dernier, l’homme riche d’abord
Lamborghinis, caviar
Martinis secs, Shangri-la
J'ai un feu brûlant
Au plus profond de moi
C’est un désir ardent
Mais je vais lui laisser libre cours !
Refrain: Je vais aller faire un tour dans la ville du péché
Je vais aller gagner dans la ville du péché
Là où les lumières brillent
Je vais me faire la ville ce soir (?)
Je vais gagner dans la ville du péché
(C'est moi qui vais imposer ma loi)(?)
(Bridge): Echelles et serpents
Les échelles t'aident, les serpents te lèsent
Homme riche, homme pauvre -- mendiant, voleur
Y'a pas le moindre espoir -- voilà ce que je crois !
(S2): Fingers Freddy, Diamond Jim
Ils se préparent ! Attention, je vais faire mon entrée !
Alors, fais tourner la roue, coupe les cartes
Et fais rouler les dés pipés
Fais venir les danseuses
Et mets le champagne au frais !
Refrain
L'allitération liminaire, V1, simplement coordonnée par le « and », comprend tout le texte: les diamants, la poussière (diamonds and dust); la consonne « d » qui les lie exprime la proximité de la chance, de la fortune, et de l'échec (« mordre la poussière » est la connotation principale). L'opposition structure le texte; le hasard, implicite, sous-tend l'ensemble, en ce que le positif et le négatif se côtoient en frères.
C'est un texte sur le hasard, la chance, l'idée que tout un chacun peut plier le hasard, omniprésent, à sa volonté. Un texte volontariste, mais implicitement dubitatif, tant l'accent est mis sur les incertitudes du jeu, de l'espoir, du péché même.
La même opposition symétrique de celle du V1 se retrouve aux vers suivants: homme riche- homme pauvre (V2 et V 17), ladders/snakes: échelles/serpents (V15), donner/prendre (V16), mendicité ou vol (V17). La ville du péché est ville de contraste, d'abord. Tout dépend du hasard des cartes, du tirage: ladders and snakes, ce jeu millénaire entre le positif (les échelles qui permettent de monter, et les serpents qui font glisser le pion vers le néant: tout est hasard, en somme).
Mais le « je » est là, omniprésent, Bon Scott ou narrateur, nul ne peut faire la différence, tant la métaphore du casino est conforme, en tout point, avec la vie du chanteur d'AC/DC, mort sur le même coup de dés que celui qui l'a amené à la gloire. Or, ce « je » prétend, vers par vers, imposer sa loi au hasard: en se réalisant, en donnant libre cours à sa volonté (strophe 1, vers 5 à 8; V.14, refrain: le sujet est actif, agissant: « I »/V5, « I »V8,9,10,13, : c'est Bon qui commande au destin!).
Il vainc donc un hasard omniprésent dans le texte: notamment dans la référence au casino « universel » de la strophe 2 (V.19-24: cigares (Fingers Freddy) et whisky (Diamond Jim), faisant écho au début du texte (diamonds and dust) avec ses diamants si tentants, roulette (« spin that wheel »), jeux de cartes (« cut that pack »).
Mais au final, le hasard, si contrastif, est abandonné au profit d'une rationalité volontariste: car la partie, c'est le message implicite, est remportée grâce aux « loaded dice », aux « dés chargés », càd truqués. Le sujet va gagner, c'est sûr. L'excitation, en tout cas, gagne le « je » (strophe 2).
Et à la clé: le luxe, la volupté: les lamborghinis (belles voitures),le caviar, le champagne ... C'est Shangri-la, cette ville rêvée d'un roman des années 1930, héritière de la tradition bouddhique (Shambhala), à la sauce hédoniste ... Luxe, calme et volupté ...
Un beau rêve, en somme ... mais rêvé à l'aune d'une vie dure et incertaine: « Rich man, poor man, beggarman, thief » ...
« Ain't got a hope in hell, that's my belief »: le désespoir sous-tend le rêve éveillé, l'attente frénétique de la fin.
Et Young/Young/Scott au panthéon.
SIN CITY (merci au site pour sa transcription/traduction qui nous a servi de point de départ)
Diamonds and dust
Poor man last, rich man first
Lamborghinis, caviar
Dry martinis, Shangri-la
I got a burning feeling
Deep inside of me
And It's a yearning
But I'm gonna set it free
I'm going in to sin city
I'm gonna win in sin city
Where the lights are bright
Do the town tonight
I'm gonna win in sin city
(I'm gonna/ah let me rule you baby)
Ladders and snakes
Ladders give, snakes take
Rich man, poor man, beggarman, thief
Ain't got a hope in hell, that's my belief
Fingers Freddy, Diamond Jim
They're getting ready, look out I'm coming in
So spin that wheel, cut that pack
And roll those loaded dice
Bring on the dancing girls
And put the champagne on ice
I'm going in to sin city
I'm gonna win in sin city
Where the lights are bright
Do the town tonight
I'm going into sin city
Traduction approximative, avec incertitudes:
S1: Diamants et poussière
L’homme pauvre en dernier, l’homme riche d’abord
Lamborghinis, caviar
Martinis secs, Shangri-la
J'ai un feu brûlant
Au plus profond de moi
C’est un désir ardent
Mais je vais lui laisser libre cours !
Refrain: Je vais aller faire un tour dans la ville du péché
Je vais aller gagner dans la ville du péché
Là où les lumières brillent
Je vais me faire la ville ce soir (?)
Je vais gagner dans la ville du péché
(C'est moi qui vais imposer ma loi)(?)
(Bridge): Echelles et serpents
Les échelles t'aident, les serpents te lèsent
Homme riche, homme pauvre -- mendiant, voleur
Y'a pas le moindre espoir -- voilà ce que je crois !
(S2): Fingers Freddy, Diamond Jim
Ils se préparent ! Attention, je vais faire mon entrée !
Alors, fais tourner la roue, coupe les cartes
Et fais rouler les dés pipés
Fais venir les danseuses
Et mets le champagne au frais !
Refrain
L'allitération liminaire, V1, simplement coordonnée par le « and », comprend tout le texte: les diamants, la poussière (diamonds and dust); la consonne « d » qui les lie exprime la proximité de la chance, de la fortune, et de l'échec (« mordre la poussière » est la connotation principale). L'opposition structure le texte; le hasard, implicite, sous-tend l'ensemble, en ce que le positif et le négatif se côtoient en frères.
C'est un texte sur le hasard, la chance, l'idée que tout un chacun peut plier le hasard, omniprésent, à sa volonté. Un texte volontariste, mais implicitement dubitatif, tant l'accent est mis sur les incertitudes du jeu, de l'espoir, du péché même.
La même opposition symétrique de celle du V1 se retrouve aux vers suivants: homme riche- homme pauvre (V2 et V 17), ladders/snakes: échelles/serpents (V15), donner/prendre (V16), mendicité ou vol (V17). La ville du péché est ville de contraste, d'abord. Tout dépend du hasard des cartes, du tirage: ladders and snakes, ce jeu millénaire entre le positif (les échelles qui permettent de monter, et les serpents qui font glisser le pion vers le néant: tout est hasard, en somme).
Mais le « je » est là, omniprésent, Bon Scott ou narrateur, nul ne peut faire la différence, tant la métaphore du casino est conforme, en tout point, avec la vie du chanteur d'AC/DC, mort sur le même coup de dés que celui qui l'a amené à la gloire. Or, ce « je » prétend, vers par vers, imposer sa loi au hasard: en se réalisant, en donnant libre cours à sa volonté (strophe 1, vers 5 à 8; V.14, refrain: le sujet est actif, agissant: « I »/V5, « I »V8,9,10,13, : c'est Bon qui commande au destin!).
Il vainc donc un hasard omniprésent dans le texte: notamment dans la référence au casino « universel » de la strophe 2 (V.19-24: cigares (Fingers Freddy) et whisky (Diamond Jim), faisant écho au début du texte (diamonds and dust) avec ses diamants si tentants, roulette (« spin that wheel »), jeux de cartes (« cut that pack »).
Mais au final, le hasard, si contrastif, est abandonné au profit d'une rationalité volontariste: car la partie, c'est le message implicite, est remportée grâce aux « loaded dice », aux « dés chargés », càd truqués. Le sujet va gagner, c'est sûr. L'excitation, en tout cas, gagne le « je » (strophe 2).
Et à la clé: le luxe, la volupté: les lamborghinis (belles voitures),le caviar, le champagne ... C'est Shangri-la, cette ville rêvée d'un roman des années 1930, héritière de la tradition bouddhique (Shambhala), à la sauce hédoniste ... Luxe, calme et volupté ...
Un beau rêve, en somme ... mais rêvé à l'aune d'une vie dure et incertaine: « Rich man, poor man, beggarman, thief » ...
« Ain't got a hope in hell, that's my belief »: le désespoir sous-tend le rêve éveillé, l'attente frénétique de la fin.
Et Young/Young/Scott au panthéon.